Vincent Labrune (3/4) : "Le pire président de l'histoire"

Écrit par S.Foot, le 18 septembre 2024 à 14:00. Mis à jour le 3 octobre 2024 à 17:36.

Vincent Labrune (3/4) : "Le pire président de l'histoire"

Suite de l'enquête sur Vincent Labrune parue dans le So Foot n°219 avec un chapitre consacré à sa période marseillaise. Par Ronan Boscher, Victor Le Grand, Léo Ruiz et Guillaume Vénétitay

“J’ai eu Vincent, Bielsa va vous appeler.” Il est 21h42, ce 2 juillet, et Olivier Grimaldi a tout l’air de se payer notre tête durant ce bref coup de fil de 51 secondes. Plus tôt dans l’après-midi, l’avocat de l’Olympique de Marseille avait accepté de se livrer pendant une heure au sein de ses élégants bureaux de la rue Francis-Davso, dans le quartier de l’Opéra, où grenouillent de nombreux baveux. “Il n’est vraiment pas dans mes habitudes de m’exprimer. Pour autant, au regard de la qualité de votre journal et du sujet, je suis OK”, avait-il expliqué par mail. Au-delà de la flagornerie, Grimaldi, représentant de l’OM depuis plus d’une décennie, a surtout pris le temps de défendre “Vincent, un ami”. Avec le discours délivré en boucle par Labrune et tous ses fidèles pour ripoliner son passage à Marseille, quelque peu houleux. “Vincent est comme moi, il est loyal avec ceux qui l’emploient, quitte à se sacrifier lui-même, déroule l’avocat dans son style très théâtral. Là, il n’y avait plus d’argent. Margarita avait comme seul objectif de vendre le club.” Grimaldi défend comme les autres “la capacité de persuasion” de son ami, “une force démoniaque” qui lui aurait permis malgré les caisses vides de faire venir des “joueurs à gros potentiel”, et surtout, donc, Marcelo Bielsa, le “all-in” de “Vince Vega” qui a offert aux Marseillais “les cinq meilleurs mois de l’histoire du club”

Une parenthèse enchantée en 2014-15, terminée sur un crash, comme souvent avec le Loco. Podium raté, les millions de la C1 qui s’envolent, le contrat modifié dans le dos de l’Argentin, qui claque aussitôt la porte. “Une catastrophe sportive et médiatique, et un pari perdu pour Vincent”, juge Grimaldi, enchaînant sur les conditions de départ de son ami un an plus tard, “les banderoles menaçantes dans la ville, les tags sur sa bagnole, les pressions sur sa famille”, et cet article de La Provence : “Le pire président de l’histoire”. Les jours passent, et toujours pas de nouvelles de Marcelo. Un énième coup de bluff de Labrune ? L’histoire du “Rastignac d’Orléans” est en tout cas parsemée de noms inattendus, de rencontres improbables et de mises en contact bienvenues, comme celle-ci, qui remonte à l’été 2000 : “Vince Vega” se retrouve chez Dessirier, un restaurant marin de la place du Maréchal Juin, dans le XVIIe arrondissement de Paris, en compagnie du promoteur de boxe Louis Acariès, avec qui il collabore chez Réservoir Prod pour assurer la com de Brahim Asloum, de Robert Louis-Dreyfus, le propriétaire de son club de cœur, et de Reto Stiffler, ami de RLD à la tête de l’Hôtel Club de Davos et président du Standard de Liège. “Louis m’appelle tard pour les rejoindre, j’arrive vers 22 heures, remet l’ex-Delarue Boy. Au bout de cinq minutes, Louis s’en va, et Reto somnole. Je me retrouve à discuter avec RLD jusqu’à la fermeture du restaurant. On parle de foot, de l’OM, de ses problèmes, de l’argent

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