Copie double

Écrit par A.Chazy, le 19 mars 2025 à 11:32.

Copie double

Comment mesurer la trace laissée par Guardiola en Premier League ? Peut-être en observant ses rivaux confier leurs bancs à ses anciens adjoints. Après Mikel Arteta à Arsenal, c’est Chelsea qui a ainsi chargé l’Italien Enzo Maresca de réenchanter Stamford Bridge. En copiant la recette des Citizens ? Pas tout à fait…

C’est le drame de ceux qui ont un jour posé leurs fesses à côté de celles de Guardiola sur un banc de touche de Barcelone, de Munich ou de Manchester : le monde entier attend d’eux qu’ils détiennent les clés du football total. Adjoint du Catalan chez les Citizens la saison du tant espéré titre en ligue des champions (2022-2023), l’Italien Enzo Maresca ne déroge évidemment pas à la règle. Au contraire, même: avec son crâne chauve, sa barbe grisonnante et son accent latin, l’actuel entraîneur de Chelsea porte aussi le poids de la comparaison physique. C’est donc en partie pour toutes ces mauvaises raisons, et pour quelques bonnes aussi, que les dirigeants du football anglais en manque d’idées ont jeté leur dévolu sur lui. Le premier à être venu à la charge se nomme Aiyawatt Srivaddhanaprabha. Une semaine avant cette fameuse finale de C1 remportée face à l’Inter à Istanbul, dont Maresca n’a guère profité, son père s’étant perdu sur le chemin du stade avant d’être pris pour un mendiant puis retrouvé tard dans la nuit par les autorités turques, le boss du Leicester City FC avait reçu l’Italien chez lui à Londres, dans le quartier de Knightsbridge. Ses Foxes venaient tout juste d’être relégués en Championship, et le jeune CEO thaïlandais avait une double mission à proposer à son hôte: faire remonter illico le champion d’Angleterre 2016 dans l’élite, et séduire le public en transformant Jamie Vardy en Erling Haaland et Wout Faes en John Stones. Un an, un titre, 97 points et un goal-average de +48 plus tard, c’est donc le board de Chelsea qui lui a à son tour tendu un chèque en blanc pour “faire du Guardiola” à Stamford Bridge. Encore une fois, l’Italien a d’abord tenté d’expliquer qu’il n’avait ni l’intention de copier-coller son ancien N+1, ni les joueurs pour, avant de laisser la presse locale et ses nouveaux employeurs promettre aux fans que le jeu positionnel et son inéluctable garantie de succès viendraient leur redonner le sourire. “J’ai parfois un peu de mal lorsque je lis un article ou un message qui dit : ‘Parce qu’il est chauve et qu’il a une barbe, il veut jouer de la même manière que Guardiola’, souffle l’intéressé. Non, je ne veux pas! J’essaie de jouer comme nous voulons jouer. C’est probablement un style qui s’en approche, parce que je suis tombé amoureux de cette idée, mais cela ne veut pas dire que c’est exactement la même chose.”

Qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire, alors ? Une partie de la réponse tient dans les trois vies de joueur d’Enzo Maresca. La première se joue au début des années 90

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