Le 3 septembre 2021, Arsène Wenger donnait une longue interview au journal L’Équipe pour présenter “son” nouveau projet en tant que Directeur du football mondial à la FIFA : organiser la Coupe du monde tous les deux ans au lieu de quatre….
Plus de quatre mois après l'annonce du projet de Mondial tous les deux ans, le vote tant redouté du 20 décembre n’a pas eu lieu mais l'idée portée par Gianni Infantino est toujours bien vivante et les prises de position se multiplient. D’un côté, la FIFA et les “petites” nations de football d’Afrique et d’Asie – principalement – qui défendent le projet, de l’autre l’UEFA et son allié la CONMEBOL qui s’y opposent. Et les joueurs ? Et les fans ? Difficile d’y voir clair tant les déclarations et les sondages se succèdent pour affirmer tout et son contraire.
Le projet : plus de matches à fort enjeu
Rappelons rapidement ce que proposent Infantino et Wenger :
- Jouer la Coupe du monde tous les deux ans au mois de juin
- Disputer également les tournois continentaux (Euro, CAN, Copa America, etc) tous les deux ans, les années sans Coupe du monde (cette proposition est une suggestion de la FIFA aux confédérations continentales mais nous la retiendrons dans cet article par souci de simplicité)
- Réduire le nombre de rencontres internationales en dehors de ces tournois en supprimant les autres compétitions comme la Ligue des nations et en simplifiant les phases de qualification
- Regrouper ces matches (qualifications et amicaux) sur deux ou trois fenêtres (en octobre, novembre et mars) en plus de celle qui débute fin mai
- Imposer un repos de 3 semaines obligatoire pour tous les joueurs chaque année, juste après la Coupe du monde par exemple pour ceux qui la disputent
Le projet touche à de nombreux sujets en dehors de la simple fréquence des Mondiaux, mais il est logique que la première réaction de nombreux suiveurs porte sur cette question centrale : quel serait l’effet de ces changements sur notre intérêt pour la compétition elle-même ? Ces derniers mois, les associations de supporters et la plupart des médias sportifs européens ont donné leur avis : ce projet aurait avant tout un effet négatif sur le prestige et le caractère spécial de l’événement.
Essayons quand même d’aller au-delà de cette première réaction émotionnelle, au-delà des déclarations des quelques acteurs du monde du foot qui se sont exprimés. Essayons surtout d’ignorer un instant les jeux de pouvoir et les spéculations sur les raisons politiques qui poussent Infantino à lancer un tel projet. Observons